Saül

Publié le par Martintin


          Probablement la seule commune de France accessible uniquement par avion. Les plus courageux (ou les plus patients !) le font en pirogue+marche (8 jours) ou bien directement à pied (2 grosses semaines). En résumé, Saül c’est loin. Loin de la civilisation et du bruit des voitures. Loin aussi des prix auxquels nous sommes habitués. Par exemple le litre d’essence vaut ici tout simplement 3,40€. Une autre particularité de cette commune peuplée officiellement de 55 habitants c’est de pouvoir y faire ses courses en payant directement en grammes d’or. C’est en effet ici qu’eu lieu dans les années 50 la ruée vers l’or de Guyane. Aujourd’hui il reste peu de chercheurs européens. Par contre le Brésil a ici plusieurs milliers d’orpailleurs clandestins qui remuent le sol guyanais pour tenter d’y trouver entre 100 et 150 grammes d’or par mois.


                En arrivant en avion, on aperçoit d’ailleurs des zones de forêt rasées, faisant apparaitre la latérite rouge et les tranchées de l’orpaillage clandestin. Impressionnant.

          Après un atterrissage « exotique » sur la piste en terre de Saül notre petit coucou à hélices nous dépose devant l’aérogare de la bourgade. Un simple carbet pour abriter les bagages qui sortent de l’avion. Nous n’avons malheureusement pas le temps de nous arrêter dans le bourg: nous devons en effet dormir en forêt dès cette nuit. Et marcher dans la forêt équatoriale une fois le soleil couché n’est pas recommandé…

Timoth l'aventurier!!!

          Après une grosse heure de randonnée on arrive dans une clairière qui a tout pour paraitre paradisiaque : torrent, arbres pleins de fruits, carbets répartis un peu partout… Un de ceux là est justement réservé pour les marcheurs de passage. Le grand luxe en pleine forêt avec un barbecue, un endroit pour se laver, des noix de coco et des agrumes à volonté !

          La seconde partie de la randonnée se fait en forêt plus profonde, afin de terminer la longue boucle d’une quinzaine de kilomètres autour du bourg de Saül que l’on a commencé la veille. Déjà éloignés de la civilisation on passe une étape supplémentaire en installant notre campement pour la nuit au bord d’une rivière. Hamacs, bâches, moustiquaires. En quelques dizaine de minutes tout est prêt pour la nuit. On a d’ailleurs droit à un premier test « pluie » en subissant une averse de près d’une heure, suffisante pour mouiller nos affaires et le bois du feu… On occupe notre temps en péchant quelques petits poissons dans la rivière, que l’on fait cuire sur le feu le soir même.


Plat amazonien!

           La nuit tombée il est temps de s‘équiper pour la chasse, le long du sentier. Une fois de plus la chasse à la mode guyanaise me fascine : torches, café avec du rhum suffisent à nous aider à traverser les sous bois à la recherche du reflet des yeux du gibier dans les faisceaux de nos lampes. La chance est avec nous et une grande biche croise notre chemin. Toutefois la folie guyanaise ne nous a pas encore touchés : nous ne tirons pas. En effet que faire de 80 kilos de viande à 4 en pleine forêt ?


          Le lendemain voit la fin du weekend approcher… De retour à Saül nous avons la bonne surprise d’arriver en pleine fête du Saint Patron du village. Viandes grillées, punch au lait et fruits tropicaux sont là pour nous faire reprendre contact avec la vie. L’annonce par le « DJ » du départ du vol pour Cayenne nous presse. Petit passage par l’aérodrome (relié à Saül soit par un sentier d’un kilomètre en forêt ou bien par une piste pratiquée en quad ou en camion…) pour reprendre notre coucou. L’enregistrement des bagages se résume à une pesée du sac par une balance romaine et à demander le poids du passager pour calculer le poids exact du fret, et c’est reparti pour un vol au dessus de l’immense forêt.

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